Troubles du comportement : prescriptions de fluoxétine

La fluoxétine est une molécule appartenant à la classe des ISRS (inhibiteurs stricts de la recapture de la sérotonine) couramment prescrites dans les troubles du comportement chez le chien et doit être bien connue de votre équipe. Les présentations humaines, moins chères et toujours disponibles (pas de rupture) connaissent un vif succès : Prozac et génériques

En humaine, il existe différentes présentations : en gélules ou comprimés orodispersibles dosés à 20 mg (Prozac et médicaments génériques) et en solution buvable à 4 mg/ml. La fluoxétine est généralement prescrite chez le chien à des doses allant de 1 à 5 mg/kg/jour en une prise quotidienne, en fonction de l’effet recherché : effet anxiolytique, antidépresseur à faible dose et action sur l’impulsivité, aide au contrôle de l’agressivité à fortes doses (effet sédatif).  Elle peut être prescrite à des doses inférieures aux indications habituelles chez les grands chiens ou chez les animaux âgés. Elle a deux grandes indications en médecine vétérinaire, à savoir :

- les affections comportementales où prédominent une grande impulsivité et un déficit des autocontrôles (syndrome Hypersensibilité/Hyperactivité, désocialisation, troubles de l’homéostasie sensorielle) ;

- les états anxieux ou dépressifs (dépression chronique du chien adulte et âgé, troubles anxieux avec manifestations compulsives et non contrôlées, telles qu’agressions, mictions et défécation par peur, destructions, activités substitutives telles léchage compulsif, réactions de panique avec fuite).

Vous devrez rappeler au propriétaire que les premiers effets du traitement peuvent sembler longs à apparaître (deux à trois semaines en général) et que des effets indésirables peuvent être observés en début de traitement, notamment une diminution de l’appétit, une somnolence ou encore des tremblements. Rassurez le propriétaire en lui expliquant que ces effets sont la plupart du temps transitoires (disparaissent après les 2-3 premières semaines de traitement) et ne nécessitent que très rarement un arrêt de traitement. Il est toutefois préférable que ce dernier contacte son vétérinaire prescripteur pour envisager un éventuel ajustement des doses. Prévenez le propriétaire de ne surtout jamais diminuer les doses de lui-même, ceci pouvant avoir de graves conséquences, notamment en raison de l’effet désinhibiteur observé aux faibles doses, pouvant favoriser les agressions ! De même, un arrêt brutal du traitement pourrait entraîner un « syndrome de sevrage » avec excitation et agitation. L’arrêt du traitement devra toujours être fait progressivement et selon un rythme défini par le vétérinaire et propre à chaque animal.

Vous pourrez être amenés à rappeler à votre client que les traitements à la fluoxétine sont généralement longs et particulièrement coûteux (la durée est généralement supérieure à trois mois et est d’environ 4 à 6 mois pour un déficit des autocontrôles chez le jeune chien, jusqu’à 1 an ou plus pour les chiens plus âgés ou plus atteints) mais que seul le vétérinaire pourra décider de l’arrêt du traitement. Les inhibiteurs de la recapture de la sérotonine présentent l’avantage par rapport aux autres psychotropes d’une bonne innocuité et efficacité. Le respect des doses prescrites est indispensable, en particulier chez les jeunes animaux (chez qui l’administration est à éviter dans la mesure du possible). Il conviendra de ne pas utiliser la fluoxétine lorsque le chien souffre déjà d’une affection entrainant de l’anorexie et d’être particulièrement attentif chez les animaux épileptiques (diminution du seuil épileptogène) et chez les animaux présentant un risque d’agression. Elle ne devra pas non plus être associée à d’autres antidépresseurs et à la sélégiline. Un délai est à respecter avant l’administration de tout autre psychotrope. Bon conseil !